
La thérapie génique
L'ETHIQUE ET LES PLANTES
Le domaine des biotechnologies et de la thérapie génique touche un patrimoine commun et fondamental qui relie l’homme à ses plus lointaines origines. Ce sujet fait donc débat et créer une opposition entre le point de vue des scientifiques et du public en général. Les scientifiques y voient un apport de connaissances fondamentales et un progrès technique prometteur pour les années à venir. Le public, en l'occurrence, assimile ces travaux scientifiques à des projets funestes, dangereux et hégémoniques.
Le développement de la transgenèse s’accompagne alors d’une émergence de la bioéthique qui est de nos jours représentée par une structure administrative européenne.
Mais alors, quel est l’origine de cette méfiance envers la transgenèse ?
Plusieurs arguments peuvent entrer en compte :
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Tout d’abord les recherches sur les OGM n’ont pas le recul suffisant. En effet, il n’y a qu’une dizaine d’années qui sépare la première plante transgénique produite en laboratoire à la première tomate OGM proposée à la consommation ou encore les 45 millions d'hectares de soja transgénique cultivés dans le monde.
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De plus, les OGM arrivent dans le domaine de l’agroalimentaire à un moment inopportun. En effet, l’apparition des herbivores nourris aux farines d’origine animale porteuses du prion aurait entraîné chez le consommateur de l’encéphalopathie spongiforme bovine (“vache folle”) et des maladies dégénératives du système nerveux humain. Ce qui a donné lieu à des amalgames au sujet des OGM qui ne font que rendre le consommateur plus inquiet et exigent.
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Les OGM ou leurs dérivées sont difficiles à détecter. Les professionnels en agroalimentaire ont l’obligation d’étiqueter les produits dès que l’un des composants contient au moins 1% d’OGM. Or les protocoles de détection d’OGM sont complexes, comme par exemple la technique de Southern. De plus, le problème d’utilisation illégale et donc d'honnêteté des entreprises vient fausser et compliquer la tâche.
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Le risque de transmission du gène par l’alimentation inquiète. L’insertion de l’ADN par le biais de l’alimentation n’a jamais pu être observé ni démontré. Notons tout de même que cet argument ne semble pas avoir de sens , car en effet, si l'ADN de la plante pouvait entrer dans notre corps aussi facilement, nous aurions tous dés à présent des gènes de plantes dans notre génome et produirions sûrement de la chlorophylle.
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Il y aurait un risque de dispersion des transgènes. Il y aurait, possiblement des risques qu’un transgène introduit dans une espèce/variété soit transmis à une autre espèce/variété par le biais de la reproduction sexuée. Il est donc nécessaire, avant toute culture transgénique, de bien délimiter les zones de culture et de recenser la nature précise de leur environnement.
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Un problème d'inefficacité des transgènes par apparition de résistances. Maintenant que nous savons comment rendre des plantes résistantes à certains prédateurs, nous pouvons nous demander si cela durera dans le temps, face à une apparition de résistance chez les parasites.
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Le comportement du transgène dans son nouvel environnement peut être imprévisible : les génomes sont des structures variables. Il peut arriver que lors d’un transfert de gène, il y ait interférence avec un autre gène qui entraîne une amplification, une co-suppression ou disruption (rupture) d’un gène fonctionnel qui pourraient provoquer la sécrétion potentielle de substances toxiques. Par exemple aux Etats-Unis, une interférence à donné lieu à des bactéries reprogrammées produisant du tryptophane.
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Problème de la propriété des plantes transgéniques : A qui appartiennent-elles? Peut-on devenir propriétaire de gènes par un simple dépôt de brevet?
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Risque de perte de la biodiversité : avec l'utilisation actuelle des OGM, les entreprises distribuent une variante sélectionnée d’une plante nutritive, qui sera ensuite distribuée dans le monde entier. Nous devrions donc maintenir la production de cette seule variété de plante car nous ne savons pas quelle sera la prochaine menace. Or, si cette espèce génétiquement modifiées devient sensibles à un nouveau «ravageur», toute l’espèce, présente dans le monde entier, sera touchée. Ce qui donnerait lieu à une perte considérable de la biodiversité.
Suite à ces nombreux débats, le protocole de biosécurité à mis en place en décembre 2000 un centre de prévention des risques des biotechnologies qui réunit au niveau international toutes les informations réglementaires sur les OGM autorisés ou interdits dans les 80 états membre, ainsi qu’une évaluation des risques liés aux OGM.
Les dispositions réglementaires :
La bioéthique s’avère assez subjective, c’est pourquoi il est nécessaire de mettre en place des dispositions réglementaires concernant l’expérimentation et ses conséquences dans la vie quotidienne.
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Dès 1990, l’Europe à mis en place deux directives concernant les OGM ensuites adoptées en lois nationales dans chacun des pays membres de l’UE :
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La directive 99/219/CEE contrôlant l’utilisation d’OGM en milieu confiné (laboratoires et industries), aujourd’hui remplacée par la directive 2001/41/CE
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La directive 90/220/CEE mis à jour avec la directive 2001/18/CE contrôlant les expérimentations qui conduisent à une mise sur le marché des OGM
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En France, les OGM sont contrôlés par 2 commissions : La Commission du Génie Génétique CGG qui dépend du ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de la Technologie et la Commission du Génie Biomoléculaire CGB qui dépend du ministère de l’Agriculture et de l’environnement.
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La CGG est composée de 20 membres et gère les recherche en laboratoire par l’intermédiaire d’agréments, tandis que la CGB est composée de 18 membres et contrôle les applications, la dissémination et la mise sur le marché des OGM.
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La loi n° 2014-567 du 2 juin 2014 interdit la mise en culture de variétés de maïs génétiquement modifiés.
De lourdes sanctions pénales et financières sont à prévoir pour les travaux dont le dossier n’a pas été accepté par les commissions. Ce dossier doit expliquer l’objectif des travaux, les gènes conservés, les modalités de transfert et la nature des vecteurs, les pratiques culturales envisagées, les mesures prises relatives à la dissémination et l’impact possible sur l’environnement.